France Inter, journal de 7 heures du lundi 26 août. Dans les titres figure l’attaque de la synagogue de la Grande Motte. Notre radio de service public va nous faire de l’auteur présumé des faits un portrait mensonger. On omet de nous dire qu’il est algérien et on nous fait croire explicitement que son acte n’a aucun rapport avec la Palestine.

Or sa nationalité algérienne est établie depuis longtemps, de nombreux journaux l’annoncent (Libération, Le Monde et Le Figaro par exemple). Et lors de son action il était revêtu d’un drapeau palestinien, comme l’atteste une photo prise par une caméra de surveillance.

Ci-dessous le verbatim de la description que nous propose de cet homme Delphine Evenou dans le journal d’Anaïs Feuga :

« Le suspect est arrivé en France en 2016 après être passé par l’Espagne. Il est en situation régulière car il a eu en un enfant en France en 2019 ce qui a lui a permis d’obtenir un titre de séjour provisoire. Connu de la police pour consommation de stupéfiants et conduite sans assurance les services de renseignements n’ont en revanche pas de trace de radicalisation ni d’une mobilisation particulière en faveur des Palestiniens. Il n’y a pas non plus d’éléments sur une organisation extérieure qui l’aurait incité à passer à l’acte (…). » On passe ensuite à une intervention de Gérald Darmanin sur ce même sujet.

On ne dit donc pas aux auditeurs de France Inter qu’il est algérien. Dans le contexte actuel c’est pourtant à l’évidence une information digne d’être donnée. On pourrait m’objecter que dire qu’il est algérien c’est prendre le risque de stigmatiser les Algériens, de susciter des amalgames entre algériens et antisémites, et finalement de « faire le jeu de l’extrême droite ». Mais c’est le contraire qui est vrai. Ce qui fait le jeu de l’extrême droite c’est cette obsession de cacher certains faits, de ne pas dire ce qui est. L’extrême droite se nourrit de ce genre de manipulation, de ces omissions qui alimentent les théories du complot.

Mais le pire est évidemment le passage où on nous dit que « les services de renseignements n’ont pas de trace (…) d’une mobilisation particulière en faveur des Palestiniens. » C’est sans doute vrai, mais le dire ainsi c’est clairement tromper les auditeurs. L’homme a agi revêtu d’un drapeau palestinien, son acte vient clairement (dans son esprit malade) en soutien du peuple palestinien. Mais les auditeurs de France Inter sont invités à croire le contraire. Des journalistes simplement moins malhonnêtes nous auraient dit que, bien que les services de renseignements n’aient pas eu trace d’une mobilisation particulière en faveur des Palestiniens, tel était pourtant bien, à l’évidence, le mobile de cette attaque.

Quel est le résultat de ce genre de manipulation ? Les auditeurs qui n’ont comme seule source d’information que France Inter croiront qu’un homme en situation régulière a mis le feu à une synagogue, sans aucun rapport avec les événements de Palestine. Peut-être un suprémaciste blanc ? Persuadés que seule la propagande de C-News fait croire que certains maghrébins commettent des actes antisémites au nom de la défense des Palestiniens, alors même que comme le dit Jean-Luc Mélanchon l’antisémitisme est résiduel en France, ces auditeurs mal informés voteront LFI.

Les autres, ceux qui savent que cet homme est algérien et qu’il a agi en soutien du peuple Palestinien, mais que France Inter a tenté de nous cacher ces deux éléments, ceux-là, lassés de cette propagande, voteront RN.

Bravo France Inter.

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