Connaissez-vous Mazi Melesa Philip ? Probablement pas, et moi-même, je n’avais jamais entendu parler de cette femme de 45 ans jusqu’à ce soir. Mais je suis tombé sur un article du quotidien Le Monde, qui fut peut-être jadis un grand quotidien national, mais qui depuis pas mal d’années a pris un virage dangereux, entre article putaclic et tendance obsessionnel à vouloir analyser la moindre actualité sous un l’angle du conflit israélo-palestinien.
Mazi Melesa Philip, pour revenir à elle, est le principal sujet de cet article. Née en Ethiopie, elle immigra en Israel au début des années 90, durant l’opération Salomon qui permit à plusieurs milliers de juifs éthiopiens d’être sauvés du conflit qui opposait l’Éthiopie aux rebelles Éritréens. Citoyenne israélienne, elle a ensuite épousé un médecin juif américain d’origine ukrainienne, et a de nouveau émigré aux États-Unis pour fonder sa famille.
Engagée dans la vie politique américaine, elle s’est engagée au sein du parti démocrate, mais a été élue sous les couleurs du parti Républicain en 2021 en tant que législateur. Elle a été réélue en 2023, et sera candidate d’ici quelques jours pour une élection partielle qui lui permettra peut-être de rentrer au Congrès.
Sacré parcours, n’est-ce pas.
Mais quel rapport avec Gaza ?
Aucun.
Vous pouvez vérifier par vous-même, dans l’article dont je joins ici une copie.

Le mot Gaza n’est lui-même cité qu’une seule fois dans l’article, qui mentionne, à juste titre, que Mme Philip défend la position de l’état d’Israel dans le conflit qui l’oppose au Hamas. Étant elle-même ressortissante israélienne, ancienne parachutiste au sein de Tsahal, on voit mal pourquoi elle tiendrait une position différente.
Alors pourquoi avoir choisi de mettre Gaza dans le titre de cet article, qui parle d’une élection partielle pour un poste au Congrès ? Il y aurait eu tant d’angles différents sous lesquels aborder cette élection. Mais non, il faut mettre du Gaza dans l’article, ça excitera tout le monde – cet article en est peut-être un des effets induits – et permettra, encore une fois, de mettre un peu de colère là où il n’y avait pas besoin d’en mettre.
Je ne vois qu’une explication.
Le Monde est devenu un journal bête et méchant.
De la part d’un journal satirique, cela aurait pu être acceptable, ou drôle. Certains ont construit leur succès là-dessus.
Mais pour un journal qui se veut, pardon qui se prétend, sérieux, c’est une abomination. L’immonde mérite de plus en plus son surnom.