Ce mercredi 13 mai, les chiffres des morts du Covid-19 sont les suivants : 83 morts, dont 105 décédés à l’hôpital. 105 qui font passer le total des morts à l’hôpital de 17.003 à 17.101 .
Je le précise tout de suite pour les enfants qui nous lisent : il est absurde d’écrire « 83 dont 105 ». Dans le cas présent, puisque les décès quotidiens sont répartis entre les hôpitaux et les EHPAD, il faudrait considérer qu’il y a eu « -22 » morts dans les EHPAD pour réconcilier le total du jour de 83 et les 105 morts à l’hôpital.
Et il est clair par ailleurs qu’en ajoutant 105 à 17.003 on trouve 17.108 et non pas 17.101.
On me pardonnera de traiter avec autant de légèreté des chiffres aussi macabres. Tous ceux que je donne ci-dessus sont issus des publications du Ministère de la Santé, mon unique source. Et donc, à l’évidence, certains d’entre eux sont erronés.
Je ne souhaite évidemment pas critiquer les services qui produisent ces bilans quotidiens ni me moquer d’eux. Qu’il s’agisse du personnel des hôpitaux, de celui des EHPAD ou du Ministère de la Santé, ces gens ne méritent que nos remerciements (et j’espère qu’ils ne prendront pas ombrage de mes propos).
Je ne peux que le répéter : ces chiffres sont régulièrement entachés d’imprécisions, qui sont corrigées les jours suivants. Les morts « négatifs » de ce jour correspondent peut-être à des décès qui ont été comptabilisés deux fois la veille. Ce genre d’erreur arrive et cela ne pose pas réellement de problème.
Il est par contre tout à fait navrant de constater que les journaux continuent d’annoncer ces chiffres comme s’il s’agissait de données observées parfaitement fiables. On nous annonce donc 348 morts mardi, puis 83 mercredi (soit 4 fois moins) comme s’il s’agissait des températures relevées sous abri ou de résultats sportifs.
Non, ce ne sont pas de simples observations, ce sont les fruits de processus de calculs et surtout de traitements de données qui ne sont visiblement pas simples. En définitive ces chiffres quotidiens n’ont pas de signification directe. Les journalistes devraient les annoncer avec précaution ou établir des moyennes (sur 7 jours par exemple pour gommer le biais du dimanche).
Force est de constater qu’ils préfèrent céder à la facilité en nous les livrant en l’état, et surtout en les commentant sans même les regarder de près. Tant qu’ils feront ainsi ils diront des bêtises qu’une analyse très simple leur aurait permis d’éviter.
Ce sont les mêmes journalistes qui nous parlent du développement durable ou des conflits au moyen-orient.