France Inter nous annonce quotidiennement le nombre des victimes palestiniennes à Gaza. Ainsi encore cette semaine : « 20.000 victimes » avec parfois ce complément statistique « dont 70% de femmes et d’enfants ». Suivant le temps dont il dispose le journaliste précise ou non sa source : « selon le Hamas » ou « selon le ministère de la santé du Hamas ».
Ces quelques mots sont révoltants à plus d’un titre. En premier lieu, une organisation qui a massacré des civils avec une barbarie et une cruauté d’un autre temps ne devrait pas même être envisagée comme source d’informations. Comment peut-on considérer la parole de celui qui a éventré une femme enceinte ? Comment peut-on écouter celui qui a coupé les mains d’un enfant devant ses parents ? France Inter le fait pourtant et diffuse les propos de ces gens.
Quant à la référence au « ministère de la santé du Hamas », elle est supposée donner plus de crédibilité à ces annonces. Elle met au contraire en relief leur ridicule tant les notions de Ministère de la santé et d’organisation terroriste sont antinomiques. Il s’agit plus ici de propagande que de santé.
Au-delà de ces aspects, que penser du fond du propos, et de cette précision que « 70% des victimes sont des femmes et des enfants » ? 70% c’est peu ? C’est beaucoup ? En fait on n’en sait rien. Le seul effet de cette mention est simplement de pointer du doigt l’armée israélienne, ce qui n’est pas très étonnant s’agissant d’une déclaration du Hamas.
Mais puisque notre radio publique choisit de diffuser cette information, sans aucun commentaire ni mise en perspective, prenons le temps de considérer ces chiffres et leur signification.
Pour analyser cette donnée de 70% il faut avant tout se demander combien parmi les habitants de Gaza sont des femmes et des enfants. On peut supposer que la répartition entre hommes et femmes est de 50% – 50%. Ensuite, parmi les hommes et les femmes, combien peuvent-être considérés comme des enfants ? Un consensus semble se dégager pour considérer que l’âge médian des habitants de la bande de Gaza est de 18 ans : 50% ont 18 ans ou moins, 50% ont plus de 18 ans. Par conséquent l’ensemble des femmes et des enfants représente autour de 75% de la population (les 25% restants étant donc les hommes adultes).
Si les attaques israéliennes tuaient les gazaouis de manière totalement aléatoire ce serait donc non pas 70% mais 75% des victimes qui seraient des femmes et des enfants. La différence n’est pas si anodine car elle signifie que les hommes adultes ont un taux de mortalité supérieur de 28% à celui des femmes et enfants.
Or on sait que le Hamas pratique la méthode du bouclier humain à un niveau industriel. Une fois leurs massacres accomplis, les terroristes se réfugient dans des tunnels creusés sous les zones habitées, et dont certaines entrées se situent dans les hôpitaux. Ces terroristes étant exclusivement des hommes, il est naturel que les femmes soient en moyenne plus exposées aux frappes de l’armée israélienne que les hommes.
La notion d’enfant mérite quelques mots supplémentaires : on le sait, parmi les barbares du 7 octobre figuraient des adolescents de 18 ans ou moins. Et on voit souvent défiler de très jeunes enfants arborant des tenues de terroristes et manipulant des armes, factices ou réelles. La notion de « civil innocent » qui est pour nous attachée à l’enfance ne s’applique donc pas de manière si automatique ici. Il reste néanmoins que les terroristes de moins de 18 ans réfugiés dans les tunnels sont évidemment beaucoup moins nombreux que les enfants exposés aux bombardements dans les habitations.
Tout cela pour dire que, même s’il parait impressionnant, le taux de 70% de femmes et enfants décédés est plutôt faible. Si les frappes israéliennes étaient indiscriminées, comme on le reproche souvent à Tsahal, ce taux serait bien plus élevé. Il conviendrait donc de l’annoncer en précisant que les femmes et enfants « ne représentent que 70% des morts », en ajoutant ce commentaire « et ce bien qu’un grand nombre de terroristes, hommes le plus souvent adultes, se réfugient dans des tunnels ».
En fait il conviendrait surtout de ne pas diffuser ces chiffres. En plus d’être très probablement faux (on ne voit pas bien pourquoi ces criminels fanatiques se donneraient la peine de donner des chiffres exacts), ces statistiques, transmises par le Hamas et généreusement diffusées par France Inter, n’ont en fait aucun sens. Leur seule raison d’être est de salir l’image de Tsahal. Une fois de plus France Inter se fait ainsi le vecteur de la propagande anti-israélienne.
Pour conclure, quelques mots sur les tunnels du Hamas. Des centaines de kilomètres ont été creusés dans une zone urbaine particulièrement dense. Zone où la Croix-Rouge et les organismes de l’ONU sont très présents. Pourtant aucun des nombreux représentants de ces organisations ne semble avoir remarqué les travaux de creusement alors même que dans cette « prison à ciel ouvert », les activités des travaux publics doivent être assez rares donc faciles à repérer.
Le Hamas devrait se rapprocher de la mairie de Paris pour enseigner à ses services techniques comment creuser des tunnels en toute discrétion et sans perturber la vie des habitants. Tout le monde gagnerait à une telle reconversion dans des activités de génie civil.