France Inter lundi 30 octobre 2023, 7h19. Dans sa chronique hebdomadaire, Dov Alfon, Directeur de la publication et de la rédaction de Libération, a parsemé sa chronique d’éléments mensongers sur l’Histoire d’Israël.

Il souhaite montrer qu’au milieu des années 50 la France avait une grande influence dans la région. Pour cela il évoque le rôle de notre pays dans la Crise du canal de Suez. Au cours de ce bref conflit, qui se déroula à l’automne 1956, Israël, la France et le Royaume-Uni cherchèrent à s’emparer du Canal de Suez, que l’Égypte venait de nationaliser, avant que la pression conjointe des Etats-Unis et de l’Union soviétique ne les amène à rebrousser chemin.

Mais les auditeurs n’auront pas droit à ce rapide rappel historique. Dov Alfon met surtout en avant le fait que «la France a coordonné la première attaque israélienne sur Gaza », puis que « la France a préféré défendre ses intérêts dans la région plutôt que de protéger les Palestiniens de Gaza ». Certes les Israéliens ont traversé Gaza et le Sinaï, mais c’était pour atteindre le Canal de Suez, qui était leur objectif premier et Dov Alfon ne le souligne pas.

S’il évoque cette affaire c’est pour mentionner « la première attaque israélienne sur Gaza » et rattacher ces événements de 1956 à la situation actuelle. Dov Alfon invite donc les auditeurs à croire que la bande de Gaza était déjà à l’époque l’enclave palestinienne qu’elle est aujourd’hui.

C’est faux.

De la fin de la guerre d’indépendance (1948) à la guerre des six jours (1967), Gaza était sous l’autorité de l’Égypte.

Plus loin il évoque le voyage de Jean-Paul Sartre dans la bande de Gaza, et cite le philosophe décrivant les enfants de Gaza « blêmes, dénourris (sic), nés de parents dénourris (re-sic), avec leurs yeux sombres et vieux », puis les enfants des kibboutzim israéliens « sous la menace perpétuelle, avec les abris creusés partout entre les maisons, bien nourris, mais qui ont au fond des yeux je ne sais quelle angoisse ».

Là encore Dov Alfon s’abstient de mentionner que si ces enfants sont dénutris Israël n’y est pour rien. Ces enfants sont alors sous l’autorité de l’Égypte (le voyage de Jean-Paul Sartre se situe début 1967, avant la Guerre des six jours).

En fait la démonstration à laquelle veut se livrer Dov Alfon dans cette chronique n’est pas absolument limpide mais les mensonges qu’il distille dans les à-côtés de son propos sont de véritables éléments de propagande pour noircir l’image d’Israël. 

Résumons les faits historiques (que personne ne conteste même si beaucoup les ignorent). Le 29 novembre 1947, par sa résolution 181, l’ONU créait deux états dans cette région qu’on appelait alors la Palestine : un état Juif et un état Arabe. Les Juifs accueillirent cette décision dans la joie et proclamèrent la création de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948 en appelant leurs voisins à la paix et en proclamant la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture. Les Arabes la rejetèrent, considérant que toute cette terre devait leur revenir, et les armées de cinq pays arabes (l’Égypte, le Liban, la Syrie, la Transjordanie et l’Irak) entrèrent en guerre contre le jeune état d’Israël. Ce conflit se solda par la victoire d’Israël et la création de cet état dans les frontières internationalement reconnues aujourd’hui encore (… par les pays qui reconnaissent Israël). De l’état accordé aux arabes restaient ce que nous appelons la bande de Gaza et la Cisjordanie. L’Égypte occupa la bande de Gaza, la Transjordanie annexa la Cisjordanie et changea alors son nom en Jordanie.

Lors du conflit de 1956 comme lors de la visite de Jean Paul Sartre en 1967, Gaza était donc une partie du territoire égyptien. Les enfants dénutris qu’il décrit étaient mal nourris par les Egyptiens. Leur état lamentable n’était pas lié à un quelconque « blocus » de la bande de Gaza par Israël.

Rappelons que Dov Alfon est Israélien. Il sait tout cela. C’est donc tout à fait sciemment qu’il gomme cette période d’une vingtaine d’année pendant laquelle les pays arabes avaient tout loisir de créer un état palestinien mais n’en ont rien fait. Ce mensonge lui permet d’entretenir l’image que donnent tant de medias français, selon laquelle les Palestiniens bénéficient du soutien sincère de leurs voisins arabes et ne doivent leur malheur qu’aux Israéliens. Image qui ne correspond pas à la réalité historique.

On peut se demander pourquoi Dov Alfon appuie son argumentaire sur des références historiques aussi discutables. Son objectif est probablement de montrer que ce sont les Israéliens « qui ont commencé ». Les affrontements actuels ayant clairement été déclenchés par les attaques du Hamas, dont la barbarie et la cruauté n’ont d’équivalents qu’au Moyen-Âge, il remonte plus loin, en un temps que les auditeurs de France Inter connaissent mal. Il peut donc assez impunément leur faire croire ce qu’il veut, par de simples suggestions.

En constatant cette falsification délibérée de l’Histoire du Proche-Orient commise sur France Inter par le Directeur de la publication et de la rédaction de Libération, que penser de la manière dont ces deux medias rendent compte des événements actuels ? Nous avons déjà montré avec quel empressement ils se font les relais de la propagande du Hamas et au-delà des fausses nouvelles, la manière dont ils rendent compte du moindre événement vise systématiquement à salir l’image d’Israël.

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