Ce 7 juin 2022, dans sa chronique « 80 secondes » sur France Inter, Nicolas Demorand nous parle de la nouvelle série de David Simon, « We own this city », qui prend la suite de « The wire ». Diffusée à partir de 2002 « The wire » est aujourd’hui reconnue comme l’une des meilleures séries policières.
Mais Nicolas Demorand en donne une vision fort différente de ce qu’elle est en réalité. Il la décrit comme une charge contre la police américaine, prétend que son seul objet est de dénoncer les méfaits de policiers violents et corrompus alors que la réalité est beaucoup plus équilibrée. Il ne se contente pas de récupérer une œuvre de fiction dans un but de propagande, il travestit cette œuvre. C’est de la pure falsification.
Reprenons les propos de Nicolas Demorand. Pour lui « The wire » a pour objet « d’analyser la déroute de la police américaine dans la guerre contre la drogue ». Dans « We own the city » « ce que décrivait The wire n’a fait que dégénérer, la fameuse guerre à la drogue, la politique du chiffre, les arrestations sommaires, les violences policières ».
Pas un mot des dealers, des trafiquants et de leurs méfaits. Ils n’existent pas. « On suit une unité d’élite de la police composée de flics violents et corrompus ». Nicolas Demorand n’évoque la violence qu’émanant de la police. Pendant toute sa chronique il n’évoque pas une seule fois la violence des délinquants. L’impasse dans laquelle il nous dit que se trouve Baltimore n’est due qu’à la police, pas au trafic de drogue ni aux meurtres commis dans la rue.
L’auteur de la série, David Simon, ne donne pas la même image de sa propre création. Son discours est beaucoup plus équilibré et c’est d’ailleurs ce qui a fait le succès de la série. Quand il parle de ce qu’il a voulu montrer il évoque la criminalité (des délinquants) et la corruption (de la police). Son constat est le suivant : « La criminalité est à son niveau le plus fort en ce moment dans toute l’histoire de notre ville ! Et la police est dans une impuissante complète, c’est tragique. Cela fait des décennies que l’on applique les mêmes recettes désastreuses pour s’attaquer au trafic de drogue et à l’incarcération mais rien ne marche».
Donc oui, la police est critiquée mais limiter la série à cette seule dénonciation est parfaitement mensonger.
Nicolas Demorand ne parle pas de cette œuvre pour ce qu’elle est. Il en parle pour la détourner au profit de sa propagande, qui vise ici la police américaine. Il est prêt à beaucoup de manipulations pour critiquer les Etats-Unis ou la police, mais pour critiquer la police des Etats-Unis il peut aller jusqu’au mensonge.
Je suppose que vous pourriez signaler votre brûlot à Nicolas Demorand en l’invitant à user de son droit de réponse, l’avez-vous jugé utile ?
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